Si vous vous chauffez au gaz ou au fioul, thermostats et vannes thermostatiques connectés vous permettent de régler la température depuis votre smartphone.
Gaz, électricité, fioul… Nos factures ont pris un gros coup de chaud ces dernières années ! Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), chaque ménage français consacre environ 1 720 € par an aux énergies (hors carburant). Loin devant la production d’eau chaude, l’éclairage ou la cuisson, le chauffage engloutit l’essentiel (66 %) de ce budget. C’est donc, si l’on veut réaliser des économies, le premier poste à comprimer. Qu’il s’agisse d’isoler par l’extérieur, de changer des fenêtres ou d’installer une pompe à chaleur, les opérations les plus efficaces pour préserver son pouvoir d’achat sont aussi, bien souvent, les plus lourdes.
Si la perspective de faire des travaux vous rebute, pas de panique, il vous reste quelques options sur la table. La première ? Baisser – un peu – le chauffage. Il suffit de diminuer la température du logement de 1 °C afin d’alléger sa consommation d’énergie de 7 %, affirme l’Ademe. Autre solution : la « chasse au gaspi ». Mettre les radiateurs en position hors gel lorsque l’on part de chez soi, couper ceux de la salle d’eau, limiter le chauffage le soir… une série de petites mesures utiles et faciles à mettre en œuvre, sous réserve que vous ayez posé un thermostat programmable. Vous lui dites quand et comment chauffer, et le tour est joué. Encore trop rébarbatif pour vous ? Jetez un œil, alors, aux thermostats et vannes « connectés » et « intelligents ». À en croire leurs fabricants, ils optimisent le chauffage en quelques clics, apportant confort et économie. Vraiment ? Décryptage.
À quoi servent les thermostats et vannes thermostatiques connectés ?
Ce sont, d’abord et avant tout, des thermostats programmables. Ils offrent, par conséquent, les mêmes fonctionnalités de base : vous leur indiquez une température à atteindre et, s’il fait trop froid, ils mettent la chaudière et/ou les radiateurs en route. Il est évidemment possible d’établir des plannings de chauffe, avec des ambiances différentes à certaines heures ou certains jours (plus frais lorsque vous êtes parti à votre travail, confort maximal le dimanche matin…). Mieux, contrairement aux thermostats programmables classiques, ces appareils sont « intelligents » dans la mesure où ils adaptent leur programmation à votre présence et à certaines situations problématiques, comme une fenêtre laissée ouverte. De plus, reliés à votre box internet, ces thermostats et vannes peuvent être pilotés depuis une application mobile ou un site web. Quel intérêt ? Disposer d’une interface pratique pour définir les calendriers de chauffage et, surtout, avoir la capacité de faire face à des imprévus (un adolescent rentrant plus tôt du lycée, par exemple) en mettant « un coup de chaud » à distance sans être obligé de revenir à votre domicile en catastrophe. Bref, les thermostats et vannes thermostatiques connectés modulent le chauffage de la maison au rythme de vie de ses occupants.
Sont-ils compatibles avec tous les types de chauffage ?
Non, lisez attentivement les recommandations des constructeurs avant d’acheter. C’est surtout le chauffage électrique qui entraîne des difficultés. Pour quelle raison ? La plupart des thermostats connectés (de qualité) ne sont pas compatibles avec ce type de radiateur. Autre écueil, bon nombre d’installations électriques ne répondent pas aux exigences techniques minimales des fabricants (radiateurs trop vieux, absence de fil pilote, etc.). Il faut alors, avant de poser un thermostat connecté, se lancer dans des travaux de remise aux normes et munir chaque convecteur de coûteux programmateurs voire, dans les situations les plus extrêmes, les remplacer. Un investissement très lourd. Voilà pourquoi nous avons décidé de ne pas nous attarder sur ces appareils dans ce dossier. Notre comparatif porte exclusivement sur les dispositifs destinés au chauffage central, entendu comme un réseau d’eau reliant des radiateurs à une chaudière (gaz, fioul, électrique, bois) ou à une pompe à chaleur.
Quelle différence entre ces deux produits ?
Le thermostat se présente sous la forme d’un boîtier à fixer au mur de la principale pièce de vie (en général, le salon). Il ne mesure la température que de la pièce où il a été placé. Résultat, c’est cette dernière qui donne le « la » pour l’ensemble du logement. S’il y fait trop froid, c’est toute l’habitation qui profite d’un redémarrage de la chaudière. Une vanne connectée, elle, s’installe sur un radiateur à eau chaude. Elle n’agit que sur cet appareil et entre en action en tenant compte de la température ambiante. Si vous en équipez tous vos radiateurs, vous pourrez choisir des températures différentes partout. Objectif : améliorer le confort et éviter des consommations inutiles.
Peut-on les installer soi-même ?
Le thermostat connecté doit être relié à la chaudière. Si vous possédez déjà un thermostat, il vous suffit de le retirer. Le nouveau joujou technologique viendra se glisser dans le boîtier existant. Place pour place. La manœuvre n’est pas très compliquée à réaliser. L’histoire se corse s’il faut équiper, pour la première fois, votre chaudière. Recourir à un électricien est alors fortement recommandé. Pour les vannes thermostatiques, là encore, tout dépend de l’état initial de votre installation. Remplacer une « tête thermostatique » (les poignées blanches avec une gradation de températures) par une vanne connectée est un jeu d’enfant : dévisser l’ancien modèle, visser le nouveau, profitez ! Si les radiateurs ne sont pourvus que de vieux robinets, décrochez votre téléphone et appelez un plombier…
Sont-ils capables de fonctionner indépendamment ?
Oui. Ils sont tous deux capables d’enclencher le chauffage quand il fait trop froid. Mais, encore une fois, ils s’y prennent différemment. En lien direct avec la chaudière, le thermostat réussit à la relancer en quelques secondes. La vanne thermostatique, elle, ne dialogue – habituellement – pas avec la chaudière et doit attendre plusieurs minutes que celle-ci refasse circuler de l’eau chaude. Concrètement, pour augmenter la chaleur dans une pièce, la vanne s’ouvre et laisse cette eau chaude s’écouler dans le radiateur. En conséquence, la température de l’eau dans le circuit de chauffage diminue. La chaudière continue à fonctionner tant que l’eau qui lui revient est plus froide qu’à sa sortie. Si l’on souhaite pouvoir choisir une ambiance différente dans la salle à manger, la cuisine ou les chambres et disposer d’un système réactif aux instructions, il est donc nécessaire d’installer à la fois un thermostat et des vannes connectés.
Peut-on poser un thermostat d’une marque et des vannes d’une autre ?
En théorie, oui. Dans les faits, c’est vivement déconseillé. Pourquoi ? Parce que le thermostat et les vannes de deux marques différentes risquent de ne pas réussir à communiquer efficacement entre eux. Dans ce cas de figure, c’est le thermostat qui prend la main et donne ses consignes à la chaudière. Il fixe la température à atteindre dans l’ensemble du circuit de chauffage. Les vannes ne peuvent alors pas la dépasser. La conséquence est simple : vous ne serez pas en mesure de chauffer plus la salle de bains que le salon ! Autre inconvénient, il faudra jongler avec deux applis… Bref, nous préconisons d’opter, si possible, pour un système unifié. Attention, vérifiez également la compatibilité entre les produits d’un même fabricant. Ainsi, chez Tado, les thermostats de la gamme X ne dialoguent pas avec les vannes de la génération V3+ !
Combien ça coûte ?
Très cher ! Les prix des thermostats varient fortement d’un constructeur à l’autre, allant de 180 à 310 € dans notre test. Le coût de l’installation est, lui aussi, significatif. Selon l’Ademe, il faut prévoir, pour la pose d’un thermostat programmable (pas forcément connecté), entre 150 et 300 €. À cela s’ajoutent, dans certains cas, des frais récurrents : Tado réserve, par exemple, les fonctionnalités les plus avancées de ses appareils aux souscripteurs d’un abonnement à 29,99 € par an. Du côté des vannes connectées, la facture est encore plus salée. Comptez, a minima, une cinquantaine d’euros par radiateur équipé. Et sachez qu’il est parfois nécessaire de faire appel à un plombier pour les positionner…
Quelles économies en attendre ?
Difficile de répondre précisément à cette question. Les fabricants se livrent à une véritable surenchère : 28 % d’économie de chauffage grâce au thermostat connecté de Tado, 37 % avec celui de Netatmo… L’Ademe assure, sur son site Internet, que « l’installation d’un thermostat programmable permet d’économiser jusqu’à 15 % d’énergie de chauffage ». Un pourcentage à considérer également avec prudence. Il provient d’une étude réalisée en 2019 et 2020 auprès d’un petit échantillon, une trentaine de logements, tous situés en région parisienne. Pas de quoi en tirer des conclusions définitives… Soyons clairs : les thermostats et vannes connectés n’améliorent pas les performances techniques des radiateurs (pouvoir calorifique inchangé, etc.). Ce ne sont que des outils physiques et numériques, mis à la disposition des consommateurs pour, s’ils le désirent, éviter de gaspiller de l’énergie. Tout dépend donc du comportement des utilisateurs. Évaluer sérieusement et de manière objective l’efficacité énergétique de ces appareils relève de la gageure. C’est pourquoi nous ne nous y sommes pas hasardés.
Mes données personnelles sont-elles bien protégées ?
Nous avons jugé la sécurité des produits phares du marché sur ce point, en les confrontant à différents types de cyberattaques (détournement du réseau wifi, tentative de forcer l’accès au compte personnel…) et en vérifiant quelques points clés (robustesse du mot de passe…). Même si le risque zéro n’existe pas dans le domaine de la sécurité informatique, les résultats de nos tests sont plutôt rassurants. Nous n’avons détecté qu’un seul problème majeur : les vannes de la marque Fibaro échangeaient des informations (par protocole dit SSH) avec des services extérieurs sans en informer l’utilisateur.
Ces équipements sont-ils obligatoires ?
La pose d’un thermostat connecté n’est pas une obligation légale. En revanche, les thermostats programmables – qu’ils soient connectés ou non – s’imposent dans nos foyers. Leur installation est désormais systématique lors d’un changement de chaudière. Et, à partir du 1er janvier 2027, tous les logements devront être équipés d’un thermostat capable de réguler la température pièce par pièce.
