Problèmes d’accès aux soins dans l’Oise : L’UFC Que Choisir de Senlis passe à l’action !

L’UFC Que Choisir de Senlis (Oise) rend publics les chiffres affolants de la désertification médicale qui frappe notre département, révélée par l’actualisation de la carte de la fracture sanitaire. Face à l’inaction coupable du gouvernement, notre fédération l’attaque aujourd’hui devant le Conseil d’État. L’UFC Que Choisir de Senlis soutient cette démarche et invite les habitants de l’Oise à également la soutenir en signant et à partageant massivement la pétition « Accès soins – J’accuse l’État » dans le cadre de la campagne #MaSanteNattendPlus.

Un accès territorial aux soins dégradé dans notre département, surtout pour les Généralistes.

L’accès géographique à la médecine de ville est extrêmement dégradé dans l’Oise. Notre analyse montre en effet que 7,8 % des habitants du département résident dans un désert médical1 pour l’ophtalmologie, et que 48,5 % des femmes et 49,4 % des enfants qui y habitent sont respectivement dans un désert médical gynécologique et pédiatrique.

Bien que les déserts médicaux soient moins répandus pour les généralistes (31,2 % de la population départementale), la situation reste tout de même tendue pour 97,8 % des usagers du département qui ont d’importantes difficultés2 pour accéder à ce pilier du parcours de soins3.

Avec la dimension économique, les déserts médicaux s’étendent dramatiquement

En combinant la dimension géographique et financière de l’accès aux soins, c’est-à-dire en ne prenant en compte que l’accès à des médecins ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires, la situation se détériore très fortement en ce qui concerne l’accès aux spécialistes. Les déserts médicaux se retrouvent alors aussi bien les zones urbaines que les zones rurales de notre département.

Dans l’Oise, ce sont ainsi 47,7 % des femmes qui résident dans un désert médical pour les gynécologues, 79,9 % des enfants qui sont dans un désert médical pour les pédiatres, et 39,8 % des personnes qui vivent dans une commune ou trouver un ophtalmologue respectant le tarif de la sécurité sociale relève de la gageure.

Obtenir un rendez-vous médical est souvent impossible

Pour illustrer les conséquences concrètes des difficultés d’accès aux soins, les bénévoles des associations locales de l’UFC-Que Choisir, dont ceux de notre association locale de Senlis ont contacté anonymement 2 642 médecins généralistes présents dans 70 départements pour savoir s’ils acceptaient de les suivre en tant que médecin traitant.

Alors qu’au niveau du pays dans 51,5 % des cas les médecins ont refusé la demande de nos bénévoles, à l’échelle de notre région ce pourcentage se monte à 42,8 %, un chiffre en baisse par rapport à une enquête identique que nous avions réalisée il y a 4 ans (70,6 %). ce qui concerne spécifiquement notre département, 24,5 % des généralistes contactés nous ont indiqué qu’ils ne prenaient plus de plus de patient.

Également, 761 ophtalmologues présents dans 65 départements ont été contactés afin de leur demander s’il était possible d’obtenir un rendez-vous pour une visite de contrôle, en tant que nouveau patient. Dans 39,1 % des cas, les professionnels interrogés dans notre région ont refusé de planifier un rendez-vous (contre 28 % à l’échelle nationale). Dans l’Oise, cette demande a été refusée dans 59 % des cas.

Quant aux délais d’attente constatés quand il est possible d’avoir un rendez-vous, ils sont extrêmement importants : dans notre région dans 62 % il faut attendre entre 1 et 3 mois, et dans 59 % des cas ils sont supérieurs à 3 mois.

Avec la campagne #MaSanteNattendPlus, notre association mobilise les consommateurs de l’Oise.

Devant l’urgence à mettre fin aux inégalités territoriales sur l’accès aux soins et refusant d’assister plus longtemps à l’immobilisme du gouvernement qui refuse de prendre les mesures courageuses de nature à résorber la fracture sanitaire (régulation de l’installation des médecins et fin des dépassements d’honoraires incontrôlés), la fédération UFC-Que Choisir dépose ce jour un recours devant le Conseil d’État pour que la plus haute autorité administrative du pays constate et sanctionne l’inaction du gouvernement, mais également qu’elle l’enjoigne à prendre sans délai les mesures courageuses permettant de résorber la fracture sanitaire.

L’UFC-Que Choisir de Senlis soutient ce recours et appelle l’ensemble des habitants de l’Oise à en faire autant en signant et partageant massivement la pétition nationale « Accès soins – J’accuse l’État ».

Nous invitons également les habitants du département à consulter la carte interactive gratuite sur l’état de l’accès aux soins dans leurs communes.

1 Un désert médical est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 60 % inférieure à la moyenne nationale.

2 Un accès difficile est caractérisé ici par une accessibilité médicale au moins 30 % inférieure à la moyenne nationale.

3 Précisons que depuis 2021, dans l’Oise l’accès territorial à un généraliste, à un pédiatre, et à un gynécologue et à un ophtalmologue s’est considérablement dégradé.

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Un Commentaire

  1. Je trouve scandaleux l’état dans lequel on a laissé sombrer notre système de santé qui était, il y a peu, si excellent. Honte à nos responsables politiques qui en sont les coupables.

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